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Le MURSS et l’AESF décernent le prix Jean Rostand à La sculpture du vivant
Ce livre réussit le pari d'intéresser son lecteur en utilisant comme fil conducteur un thème a priori un peu sinistre, l'apoptose. Il décrit longuement les mécanismes biochimiques que la cellule abrite pour programmer sa propre mort. L'auteur nous entraîne donc dans un voyage au cœur d'un vivant constamment menacé par la mort. Une mort qui agit en fait comme un sculpteur du vivant en lui donnant sa forme pour ainsi dire par élimination. De l'embryon à l'adulte puis au vieillard, du simple au complexe, du solide au vulnérable, de la santé aux maladies, de l'espèce à l'individu, du cancer aux microbes, l'auteur multiplie les excursions dans le monde familier du corps. Il expose avec une très grande clarté les combats, les alliances et les stratégies moléculaires qui se jouent autour de la biochimie des cellules de différents organes. Son point de vue " renversant " surprend et intéresse. Au fil de l'ouvrage la logique de l'exposé se déploie et s'étend peu à peu à tous les domaines du vivant. Auto-destruction et auto-organisation apparaissent alors comme deux faces inséparables de l'être dont les rapports sont contrôlés par les horloges du vivant, en particulier dans le phénomène du vieillissement au cours duquel l'équilibre entre protéines bâtisseuses et protéines destructrices se modifie peu à peu. Ces luttes incessantes dépendent aussi de l'environnement, de la société dans laquelle évoluent les corps. Ce voyage à travers l'état de nos connaissances, la plupart récentes, laisse la porte ouverte aux découvertes à venir sur les traces des chercheurs qui explorent les continents de notre ignorance.
Paul Caro
Président du Jury
1 janvier 2000