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Le Monde, Planète - article interactif
Sept chercheurs témoignent de l’influence vivace de la théorie de l’évolution sur leurs disciplines, de l’immunologie à la neurobiologie en passant par la génétique et la biologie moléculaire. Pas si mort, Darwin… Une double page-hommage signée Pierre Le Hir, Hervé Morin et Catherine Vincent, l’illustration est de Sardon. (extrait du dossier Bicentenaire Darwin, France Culture)
Immunologie
Jean-Claude Ameisen
Université Paris-Diderot, faculté de médecine Xavier-Bichat
"C'est au cours de mes recherches sur le "suicide cellulaire" que j'ai réellement découvert la richesse de la pensée de Darwin. Comment se faisait-il que nos cellules possédaient la capacité de s'autodétruire? Darwin attribuait un rôle essentiel dans l'évolution à la destruction et aux "guerres de la nature", mais ne disait rien de la mort qui surgit de l'intérieur. J'ai regardé "à travers ses yeux" par-delà ce qu'il avait pu explorer, lui qui ne savait presque rien de l'univers des cellules. J'ai pensé que, dès l'origine, la capacité de s'autodétruire avait pu être l'une des conséquences inéluctables du pouvoir d'auto-organisation qui caractérise la vie. J'ai découvert que la "mort programmée" existait dans des organismes unicellulaires d'origine très ancienne. Et j'ai proposé l'idée qu'il n'y a pas de "gènes de mort", mais qu'une intrication ancestrale entre les mécanismes qui déterminent la vie et la mort, au cœur de chaque cellule, a joué un rôle essentiel dans l'évolution et la complexité du vivant."
6 février 2009