Mort cellulaire

 

Genèse et devenir de La sculpture du vivant


Des recherches sur le suicide cellulaire à La sculpture du vivant :

Les différentes phases d’écriture de La sculpture du vivant, qui se sont déroulées sur une période de 10 ans, ont progressivement constitué un contrepoint de plus en plus riche et de plus en plus ouvert aux travaux de recherche de JC Ameisen sur la mort cellulaire. Comment ont évolué, et continuent d’évoluer nos représentations concernant les relations entre la vie et la mort ? Entrent-elles en résonance avec des mythes anciens de l’humanité, des représentations littéraires et poétiques, des réflexions philosophiques sur la mort et le suicide ? Comment émergent et se transforment les concepts scientifiques ? 

Quelle influence peuvent encore exercer, confusément, dans la biologie la plus moderne, 150 ans après la               

révolution darwinienne, des notions implicites de projet, d’intentionnalité, et de finalité à l’œuvre dans l’évolution du vivant ? Comment, dans un domaine aux résonances anthropomorphiques aussi profondes que celui de l’autodestruction, penser son origine et sa propagation au cours de l’évolution du vivant en dehors de toute notion vitaliste ? Le vieillissement des corps procède-t-il aussi d’un phénomène d’autodestruction ? Quelle est l’origine du vieillissement ? A-t-il un rapport avec cette capacité des cellules et des corps de donner naissance à ce phénomène mystérieux que nous appelons la jeunesse ? Est-ce que ce qui nous fait vieillir et disparaître, est ce qui, en d’autres, avant nous, nous a permis de naître ? Jusqu’à quel point un jeu ancien, aveugle, et de plus en plus complexe de la vie avec la mort – avec sa propre fin – a-t-il pu être un déterminant essentiel du long voyage qu’a accompli à ce jour la vie à travers le temps, et de sa capacité à donner naissance à la jeunesse et à la nouveauté, et, selon les mots de Charles Darwin, à « l’infinie diversité des formes les plus belles et les plus merveilleuse » ?

Les résonances et les implications des idées développées dans le livre ont conduit des lecteurs d’horizons très divers à demander à JC Ameisen d’intervenir dans des congrès et séminaires dans des domaines très différents, tels que des festivals mêlant art et sciences (Spoleto, Festival Dei Duo Mondi), des congrès de Psychanalystes (André Green…), des colloques et séminaires de philosophie des sciences (Henri Atlan, Monique Canto-Sperber…), un congrès international de Sémiotique, des rencontres publiques avec un metteur en scène de théâtre qui s’inspire du livre dans ses mises en scène (Claude Régy)…


De la biologie à l’éthique :

Les derniers chapitres de La Sculpture du Vivant ouvrent sur un questionnement éthique. Qu’évoquent les notions d’autodestruction, de précarité, et d’interdépendance, à l’œuvre dans l’émergence et l’évolution de la complexité du vivant, si on les utilise pour essayer de déchiffrer la complexité des sociétés humaines ? Et quels dangers peut-t-il y avoir à essayer de chercher dans des lois de la nature des modèles qui nous serviraient à l’élaboration des modalités de fonctionnement de nos sociétés ?

Ces questionnements ont conduit des instances éthiques (Comité d’éthique de l’inserm, Comité Consultatif national d’Ethique…) à demander à JC Ameisen de participer à leurs travaux. Il se consacre de plus en plus à ces activités de réflexion sur les implications éthiques de la biologie et de la médecine.

La sculpture du vivant

Le suicide cellulaire ou la mort créatrice

Éditions du Seuil, 1999 - mise à jour 2003

5ème éd. 2007, Points Seuil